Thèse de pharmacie présentée à Faculté de pharmacie de l'Université de Paris

pour obtenir le grade de Docteur de l'Université de Paris

 

par ¶

Charles Béguin

Les méthodes biochimiques de recherche des glucosides et des surcres. Applications de la méthode à la rhamnodiastase au Polygonum cuspidatum Sieb. et Zucc. Obtention d'un glucoside nouveau, le polydatoside

soutenue en 1926

devant la commission d'examen :

Bougault, président

Grimbert, Hérissey, examinateurs

INTRODUCTION

Ayant terminé mes études à Zurich et acquis mon diplôme de pharmacien suisse, j'ai désiré approfondir mon instruction professionnelle par un stage à la Faculté de pharmacie de Paris.

Désireux d'apprendre avant tout des méthodes de travail scientifique employées en pharmacie galénique, je me suis adressé à Monsieur le Professeur BOUGAULT, qui a bien voulu m'accepter dans son laboratoire.

J'y ai eu l'occasion de travailler d'après les méthodes biochimiques mises au point par E. BOURQUELOT, méthodes malheureusement moins connues en Suisse qu'en France ; c'est cette circonstance qui m'a décidé à placer en tête de ce travail un chapitre consacré à la description de ces méthodes et des résultats auxquels elle a conduit, car cette thèse est destinée à être répandue plus spécialement dans mon pays d'origine ; je me suis efforcé de donner aussi complète que possible la bibliographie des travaux dus à la méthode biochimique parus après 1913, date à laquelle M. BRIDEL, également dans une thèse, avait donné la bibliographie antérieure. Dans ce premier chapitre, j'ai accordé une attention particulière à la méthode biochimique de recherche des glucosides hydrolysables par la rhamnodiastase, car MM. M. BRIDEL et C CHARAUX se trouvaient en étudier l'application au moment, où j'ai commencé mes travaux qui en sont le premier résultat.

Dans un second chapitre, j'ai donné une brève description de la plante qui a servi à mes recherches, le Polygonum cuspidatum Sieb. et Zucc., ainsi que le résumé des deux études antérieures consacrées à cette plante que j'ai soumise à la méthode biochimique de recherche des sucres et des glucosides ; les résultats de ces essais forment la troisième partie de ce chapitre.

Dans le troisième chapitre, je décris un glucoside nouveau, extrait de l'écorce de la racine de la plante étudiée, et que j'ai nommé Polydatoside.

Le chapitre quatrième expose les résultats que j'ai obtenus en hydrolysant le Polydatoside au moyen de la rhamnodiastase et de l'émulsine. Il contient l'étude du produit d hydrolyse non glucidique que j'ai nommé Polydatogénol.

Enfin le chapitre cinquième est consacré à la description de la méthode qui m’a permis d’extraire du saccharose du même organe.

CONCLUSIONS

Les résultats du présent travail peuvent se résumer dans les considérations suivantes :

I. Dans les essais biochimiques effectués sur différents organes du Polygonum cuspidatum Sieb et Zucc., l'invertine a décelé la présence du sucre de canne.
L'émulsine et la rhamnodiastase ont provoqué des retours de la déviation et la formation de sucre réducteur, ce qui indiquait la présence de principes glucosidiques.
Les changements provoqués par l'émulsine ont été très faibles alors que ceux produits par la rhamnodiastase ont été nettement plus importants.
C'est en se basant sur les résultats de la méthode à la rhamnodiastase que nous avons essayé d'extraire le glucoside, hydrolysable par ce ferment, contenu dans l'écorce de la racine.

II. Nous avons réussi à extraire de l'écorce de la racine un glucoside nouveau que nous avons nommé Polydatoside : C'est un glucoside lévogyre, de pouvoir rotatoire aD= -65°35, rapporté au produit anhydre, et fondant à +153° à + 154°. Par hydrolyse sulfurique, il ne donne que du glucose et un produit amorphe que nous n'avons pas réussi à faire cristalliser et que nous considérons comme altéré par l'action de l'acide sulfurique.
La rhamnodiastase l'hydrolyse en donnant un sucre que ses propriétés rapprochent du glucose, sans que nous puissions toutefois le considérer comme du glucose pur, dont il pourrait être un dérivé ; le second produit d'hydrolyse fermentaire est soluble dans l'éther d'où il cristallise facilement ; nous avons nommé ce produit Polydatogénol et nous lui attribuons la formule C₁₄H₁₂O₃

III. Nous avons enfin vérifié la présence de sucre de canne dans l'écorce de la racine, en en extrayant ce sucre par la méthode à la baryte.

 

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